Démarche de RAC en petite enfance: l'expérience d'Émilie Debonville

Émilie Debonville est diplômée du DEC Techniques d’éducation à l’enfance en démarche de RAC au cégep Marie-Victorin et poursuit sa carrière comme éducatrice qualifiée dans un CPE. Son parcours illustre parfaitement les avantages de la Reconnaissance des acquis et des compétences (RAC). 

Parcours en bref

Détentrice d’un DEC Techniques en commercialisation de la mode au cégep Marie-Victorin, Émilie a commencé sa carrière comme styliste à son compte. Après quelques années dans le milieu, elle a ressenti le besoin de changer et a tenté le milieu scolaire en service de garde pendant deux ans. Cependant, ce poste ne correspondait pas à ses besoins en raison de son instabilité et de son horaire fragmenté. Elle est retournée dans le domaine de la mode en attendant de trouver sa voie. Son intérêt pour l’environnement l'a amenée à découvrir un CPE qui mettait l'accent sur le développement durable, ce qui l'a charmée et l'a incitée à poursuivre une carrière dans la petite enfance.

Découverte de la démarche de RAC

Émilie a partagé une anecdote intéressante sur la façon dont elle a découvert la démarche de RAC :

« Déjà à l'emploi dans un CPE, c’est l’une des adjointes à la direction qui m’a informée de l’existence du programme de RAC et de ses avantages. J’ai trouvé l’idée intéressante, car cela me permettait de continuer à travailler tout en poursuivant la formation selon mes disponibilités. »

Ce qu’il faut comprendre, c’est que la RAC est une démarche individuelle pour faire reconnaître des acquis et des compétences par des spécialistes ou des conseillers pédagogiques du cégep dans lequel la formation est suivie. Ceux-ci évaluent les compétences par l’entremise de travaux à effectuer par la personne suivant la formation. Les travaux peuvent être un canevas ou une animation et si le professionnel juge que la compétence est acquise après l’évaluation du travail, alors la compétence est complétée. Émilie a soumis son dossier et le spécialiste a examiné les cours pertinents qu’elle avait effectués et son expérience dans le domaine de service de garde. Ce qui était acquis du côté d’Émilie, au moment d’évaluer son dossier pour la démarche de RAC, c’était le savoir-être, mais il manquait le savoir-faire, par exemple, prendre soin d’un bébé. Elle s’est vu créditer le travail d’équipe et la créativité et elle a complété le reste des compétences manquantes.

Comment se déroule l'évaluation des compétences?

Ce qu'Émilie a particulièrement apprécié dans son parcours de RAC c'était la possibilité d’exécuter ses travaux à partir d’expériences réelles au travail et d’obtenir des réponses rapides à ses questions. Les collègues plus expérimentés et la direction étaient de bonnes ressources pour les questions techniques. Les aspects de développement plus théorique étaient adressés à la direction, qui lui fournissait des ressources supplémentaires pour trouver des réponses. Ensuite, le spécialiste mène une entrevue en virtuel pour évaluer le travail et éventuellement accorder la compétence. 

Pour l’évaluation d'une compétence comme celui de planifier des activités éducatives, il existe trois options : 

1. Suivre le cours en entier si la compétence est jugée manquante;
2. Lire des ressources supplémentaires si la compétence est jugée partiellement acquise ou;
3. Passer la compétence si elle est jugée acquise.

Meilleures conditions salariales

Quant à l'impact sur son développement professionnel et personnel, Émilie souligne l'importance de la RAC pour des conditions de travail améliorées en termes de salaire, mais surtout pour son savoir-faire et sa confiance en ses compétences perfectionnées. En termes de salaire, une éducatrice qualifiée à l’échelon 1 gagne 21,60 $, tandis qu'une éducatrice non qualifiée gagne 18,52 $ (Taux et échelles de salaires du personnel salarié dans les centres de la petite enfance). Sur le plan personnel, elle a exprimé sa surprise quant à sa capacité à retourner aux études et à obtenir son diplôme. Après 10 ans sans avoir fait d’études, il a fallu s'organiser et se consacrer à ce retour sur les bancs d’école. Le format RAC était idéal, car il lui permettait d'avancer à son rythme tout en poursuivant le travail à temps plein.

La différence au quotidien dans son travail

Émilie explique que les lectures recommandées lui ont permis de mieux identifier les défis que peuvent rencontrer les enfants et de mettre en place des interventions éducatives ciblées. Elle souligne également l’importance de la relation avec les parents dans le développement de l’enfant, en particulier lorsqu’il y a des difficultés à aborder. Émilie a partagé un exemple concret d'application dans son milieu de travail d'une compétence acquise soit l’établissement efficace de planifications d’activités selon les intérêts des enfants du groupe : 

« Je n'étais pas au courant qu'il existait un processus officiel pour planifier les activités pour les enfants. C’est naturel de planifier, mais ce n'est pas forcément courant de suivre un processus réglementé ce que j'ai beaucoup apprécié. Par exemple, le processus d’intervention éducative comprend l’observation, la planification et l’organisation. Pour le groupe ou pour un enfant, j'ai appris à établir ce qui sera mis en place en fonction de divers éléments : matériel, environnement, intervention parentale, et plus encore. J'ai également appris à identifier les lacunes et les défis pour assurer un développement harmonieux de l’enfant. Finalement, on apprend à mettre en pratique les meilleures actions éducatives. » 

Elle a également témoigné que sa formation lui a permis de mieux gérer les imprévus dans l'exercice de ses fonctions : 

« Il faut prévoir les imprévus, car les intérêts peuvent changer et évoluer. Par exemple, une activité de motricité prévue avec des bonhommes de Star Wars, mais l’enfant parle de princesses, nous devons alors nous adapter. De même, une activité de groupe prévue pour un certain nombre d'enfants peut être modifiée si certains sont malades. » 

Des conseils?

En guise de conseils pour les candidats potentiels envisageant de suivre un programme similaire par le biais de la RAC, Émilie recommande de se faire confiance et d'avancer à son propre rythme. Cela lui a pris environ deux ans pour obtenir son diplôme DEC Techniques d'éducation à l'enfance en démarche de RAC.

En conclusion, le récit d’Émilie met en lumière les nombreux avantages et opportunités offerts par la RAC dans le domaine de l'éducation. Sa réussite professionnelle et personnelle témoigne de l'importance de la flexibilité de la reconnaissance des compétences acquises sur le terrain, ouvrant ainsi la voie à un avenir prometteur pour ceux qui la choisissent.